Qui achète une tablette à 600€ ? Personne n’a l’air de vraiment le savoir. C’est un mélange un peu bizarre de gens qui ne veulent pas d’un ordinateur portable, de voyageurs qui consomment voracement leurs emails, d’artistes hardcores, et de gens qui aiment juste les belles choses. C’est en tous cas ce que vous comprenez en regardant la Galaxy Tab S3. C’est une tablette destinée à tout faire pour tout le monde, et globalement elle fait le job. Elle a l’un des meilleurs écran que j’aie jamais vu sur un appareil destiné au grand public, voilà tout. Le stylet est fin, un véritable plaisir à utiliser. La batterie tient suffisamment longtemps pour que, lorsque je l’attrape pour lancer un film, je n’aie pas besoin d’aller chercher le chargeur.
Mais je pense que Samsung a voulu trop en faire là. Parfois, le design n’a aucun sens. Le logiciel est mauvais, au point que que certaines taches simples deviennent furieusement difficiles. Elle pourrait presque remplacer un ordinateur portable, mais les 10% qui manquent sont vraiment frustrants. C’est un peu de la faute de Samsung ; mais c’est un problème qu’ont toutes les tablettes en général, sous Android en particulier, en pleine crise d’identité.
Le test de la Samsung Galaxy Tab S3
Alors qu’est-ce qui se passe sur la Galaxy Tab S3 en particulier ? Et bien, commençons par les bons côtés, et avec une tablette il n’y a jamais de meilleur point pour commencer que l’écran. La Tab S3 dispose d’une dalle AMOLED de 9.7 pouces, avec une résolution d’écran de 2048 x 1536.
Il y a tellement de pixels que tout est incroyablement net, et l’écran époustouflant à lui seul. Les noirs sont, hum, très noirs ! Le contraste est excellent, et les couleurs vibrantes et riches. Je sais que ces termes sont souvent lancés dans les descriptions d’écran, mais il faut vraiment le voir pour y croire.
Faire n’importe quoi avec une appli de colorisation est un vrai plaisir, et pas seulement à cause du stylet. Les couleurs sont éclatantes et fortes, mais ont aussi la subtilité dont vous avez besoin lorsque vous cherchez la bonne couleur de peau pour un portrait. Sans vouloir paraître exubérant, c’est la première fois depuis longtemps qu’une technologie provoque mon intérêt pour quelque chose (le dessin) : j’ai amorti mes cours d’arts plastique de sixième.
Prendre cet écran dans les mains est aussi une bonne expérience. La façade de la Tab S3 a juste la bonne taille pour tenir la tablette sans empiéter sur l’écran. La face arrière en verre ne fait pas vraiment penser à une tablette, mais plus à Galaxy S7 version XXL. Elle est suffisamment fine et légère pour être tenue d’une seule main, et a un truc en plus dans l’ensemble. Tendez là à quelqu’un sans son étui et il échappera un « wow ! ».
À propos de l’étui, Samsung en propose un pour le clavier vendu séparément, mais vous voudrez sans doute acheter de quoi protéger votre dalle flambant neuve. L’étui a un rabat magnétique, un clavier et une attache pour le stylet, une connexion physique pour faire fonctionner le clavier, qui n’a donc pas besoin de Bluetooth ou d’un chargeur séparé.
Taper sur le clavier est agréable comme d’utiliser un clavier de 10 pouces : pas parfait, et demande un peu d’entraînement, mais mille fois meilleur qu’un clavier tactile. Associé au stylet, on a là un très bon système pour naviguer entre emails, documents Word, et autres « trucs de boulot » que paraît-il font les vrais adultes.
Vous pouvez faire ça toute la journée, grâce à la batterie de 600mAh que Samsung a implantée. Elle n’explose pas et dure bien 10 heures à regarder des films, et peut s’étendre jusqu’à 12 si vous baissez la luminosité et économisez la batterie. La recharge se fait rapidement via le port USB-C de la Galaxy Tab S3. Une frustration sur les anciennes tablettes provenait du temps de chargement léthargique via micro USB, mais il n’y a rien de tout ça ici.
En ce qui concerne les trucs marrants, le hardware de la Tab S3 tient aussi ses promesses. Jouer reste fun grâce à la définition de l’écran et sa luminosité, et vous pouvez utilisez le stylet pour une grande précision dans les jeux compatibles créés pour le contrôle tactile.
Au visionnage des films, il y a à boire et à manger, et on commence ici à rentrer dans les défauts. L’étui du clavier mets l’écran un poil trop loin pour en profiter en position allongée, et un peu trop haut si vous êtes assis (ou en avion). L’écran en 4:3 est parfait pour surfer sur le net, mais en gros plan ou pour regarder un film, les bandes noires deviennent gênantes.
Le logiciel est encore pire, c’est le vrai problème de cette tablette. Samsung a créé sa propre version personnalisée d’Android sur cette tablette. C’est assez similaire à ce que vous avez sur smartphone, mais ça n’est tout simplement pas adapté à une tablette.
Par exemple: modifier la luminosité en plein milieu d’un film, une chose que vous êtes amené à faire très souvent, demande une tonne de manipulations. Vous devez glisser vers le bas pour accéder au menu rapide, cliquer sur le (minuscule) bouton Paramètres, aller dans l’appli Paramètres, choisir Affichage, et ensuite changer la luminosité. Ca ne paraît rien, mais comparé aux accès rapides de l’iPad ou aux boutons de luminosité que vous trouvez sur la plupart des ordinateurs portables, c’est une vraie corvée.
Ce n’est qu’un exemple, mais cette tablette est remplie de bugs stupides et de choix bancals au niveau du design. Le pire : à chaque fois que vous déconnectez la tablette de sa housse de clavier (ce qui arrive au moindre frôlement – il ne se connecte que si vous avez activé le mode saisie) la tablette se verrouille. Il y a peut-être une option permettant de désactiver ça, mais même avec la meilleure volonté du monde, je ne l’ai pas trouvé puisque l’appli Paramètres est un amas de menus.
Il y a quand même de bonnes choses dans ce logiciel. L’optimisation pour tablette par Samsung, comme l’accès rapide au menu lorsque vous appuyez sur le bouton du stylet, est une bénédiction. Le mode split-screen est bienvenu et designé intelligemment, avec la possibilité de redimensionner la fenêtre pour n’utiliser qu’une partie de l’écran, et le bouton qui vous permet d’annoter n’importe où sur n’importe quelle app est parfait.
Pourtant, c’est globalement frustrant. La faute revient, pour la plupart, à Android lui-même : les applications de base comme Twitter n’utilisent pas complètement la taille de l’écran, et vous avez l’impression d’être sur un smartphone, en cinq fois plus gros. Les notifications désordonnées peuvent vous interrompre en plein boulot, et la guerre entre Samsung et Google est regrettable (toutes les applis Google sont regroupées, mais les applis Samsung sont également présentes, ce qui mène à d’étranges doublons).
Cette tablette devrait être parfaite. La Galaxy Tab S3 fait correctement tout ce qui est difficile : un écran à tomber, une bonne autonomie, un design impressionnant et un stylet qui a été bien pensé, pour toutes les parties cruciales d’une bonne machine, et Samsung a réussi tout cela.
Mais les bugs répétés du logiciel, l’éprouvant étui du clavier, et une bonne dose de mauvaise chance font de la Tab S3 un mauvais achat. Pour les personnes qui cherchent une tablette pour travailler, l’iPad récemment annoncé de 9.7 pouces est tout aussi bonne, et pour beaucoup moins cher. Avec son écran et son processeur, la Tab S3 est la meilleure du marché pour les films et le gaming, mais 600€ est un gros montant à dépenser pour une machine dédiée à Netflix.
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